Janvier : Arbouse et Cynorhodon, des fruits pour passer l’hiver

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La nature est bien faite…nous ne cesserons de le dire ! Lorsque l’hiver il n’y a plus une fleur à l’horizon, il est toujours surprenant de voir le rouge éclatant des fruits sauvages. Alors que la lumière se fait rare, et que l’organisme peut être enclin aux maladies liées aux refroidissements, on trouve des baies, qui, ayant emmagasiné de la lumière tout l’été, sont encore là pour la restituer. Leur couleur rouge le signale à tous les êtres, qui en cette période de disette trouvent des aliments frais, riches en vitamines et nutriments, pour soutenir l’organisme durant la période hivernale. C’est pourquoi, lorsqu’on cueille ces trésors de la nature, laissons-en la plus grande partie aux oiseaux, renards, lapins, écureuils et autres petits mammifères passant l’hiver à la belle étoile. N’oublions pas que les fruits servent à la reproduction des végétaux , et nourrissent toute sorte d’êtres vivants : plantes, micro-organismes, animaux… De manière générale, choisissons des endroits abondants des ressources recherchées , afin d’ impacter le moins possible sur l’écosystème.

Dans nos contrées, on peut en général cueillir les arbouses et les cynorhodons d’octobre à janvier, voire février pour les cynorhodons . Cette année, je ne sais pour quelles raisons, les fruits sont tombés dès le mois de novembre, là où j’en avais cueilli jusqu’au début du mois de février les années précédentes. Pensant être en avance pour la cueillette, il était en fin de compte un peu tard…Heureusement, un peu plus haut, un peu plus loin, d’autres arbustes portaient encore leurs fruits. Mais c’est toujours un peu inquiétant d’observer des changements dans la nature quand on ne sait les expliquer.

                                  L’arbousier

C’est donc sur une parcelle déboisée par l’exploitation forestière, qu’à travers les genêts, un verger sauvage d’arbousiers s’est révélé. Il n’est pas rare de voir sur ce même arbre à feuillage persistant, en même temps que les fruits rouges, les fleurs blanches à clochettes qui donneront des fruits l’année suivante. On l’appelle aussi l’arbre à fraises, car on ne peut s’empêcher de s’attendre au goût de fraise quand on cueille ces petites boules de Noël. Ces baies à peau rugueuse, couvertes de petites pointes coniques, nous rappellent aussi l’apparence de ces bonbons chimiques, dont le goût tout comme celui des arbouses, n’a rien à voir avec celui des fraises. Consommé cru, le goût est délicat. La chair est molle, farineuse, légèrement sucrée et acidulée. On n’imagine pas qu’une fois cuits, d’autres saveurs  nous rappelleront peut-être celles de l’ abricot, de la pêche, ou encore celles des agrumes…Il est conseillé d’ailleurs de ne pas en manger cru en grande quantité, car les baies possèdent une légère toxicité  pouvant provoquer des coliques bénignes et des vomissements.

La chair contient de la vitamine C en grande quantité ; des sucres complexes et des vertus anti-oxydantes. Les feuilles, l’écorce et les racines sont astringentes, diurétiques et anti-septiques rénal. Utilisons les feuilles de préférence, cueillies en été, pour soigner les affections urinaires comme les cystites ou les urétrites, les diarrhées et la dysenterie, ou encore les maux de gorge en gargarisme.

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                   Cynorhodon

Pour l’apport en vitamine C et pour stimuler le système immunitaire; je choisis en priorité le cynorhodon, l’églantier ou le faux fruit du rosier sauvage, dit aussi le gratte-cul. Il renferme en effet une quantité exceptionnelle de vitamine C qui dépasse largement les agrumes ou encore les baies de Goji. Le pouvoir anti-oxydant du cynorhodon permet de prévenir et de lutter contre les maux courants (rhume, grippe, fatigue passagère…) et les infections. Ses propriétés diurétiques, astringentes, toniques, antiscorbutiques en font un remède très efficace contre de nombreux maux. En plus de stimuler l’ immunité, il est anti-inflammatoire des articulations, anti-diarrhéique, cardio-protecteur, et agit sur le système veineux et urinaire.

 

Le faux problème de cette merveille, c’est que les faux-fruits contiennent des poils irritants. Ces poils servaient autrefois à chasser les vers intestinaux : on en donnait aux enfants 5-6 par jour pendant quelques jours, en cas de besoin. Mais même si effectivement les poils peuvent irriter la peau, ils ne semblent pas provoquer d’irritation du système digestif. Pour bénéficier au mieux des vitamines des cynorhodons, on peut donc les consommer crus sur l’arbre si on a la chance d’en avoir à côté de chez soi,, ou encore mieux, en lacto-fermentation, procédé qui multiplie encore la teneur en vitamines! Sinon, séchés ou frais, on en fait tremper 2-3 coupés en deux dans de l’eau pendant une nuit, cette eau tiédie et filtrée est une excellente boisson pour faire une cure de vitamine C.

Mais la teneur en vitamine C est telle que même une fois cuits, ils en conservent!  La chair des cynorhodons est excellente en confiture, mais l’extraire de façon artisanale est une prouesse rarement renouvelée deux fois! Heureusement, 3 Papillons Bleus propose des produits à base de cynorhodon : ketchup, confiture et bientôt sirop !

Janvier : Arbouse et Cynorhodon, des fruits pour passer l’hiver
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